PIEGON est une commune située dans le département de la Drôme en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle située à 10km de Nyons et à 10km de Vaison la Romaine (Vaucluse)
La commune s’étend essentiellement sur les contreforts du massif des Baronnies. Elle se situe entre 250 et 350m d’altitude. La montagne de Buisse et celle de Gourbeau constituent les points culminants de la commune.
Deux petits cours d’eau traversent la commune : le ruisseau du Grand Vallat qui devient la Gaude en entrant sur la commune de Mirabel aux Baronnies et le Gourbeau. Le Lauzon sert de frontière naturelle avec la commune de Puyméras et le département de Vaucluse.
La plus vieille trace de l’homme sur ces terres avait été pressentie par de nombreux préhistoriens qui habitués aux recherches systématiques, pensaient aux vues de la géographie du lieu, trouver des vestiges très anciens. Deux sites remarquables ont prouvé la réalité de leur promesse. La colline de la Garenne a certainement abrité un atelier de taille de silex de renommée, la quantité de silex taillés découverts ici est impressionnante et les débris jonchent encore les terres et il est possible d’en trouver après la pluie qui brillent au soleil. Des échantillons sont déposés au musée archéologique de Nyons.
Le deuxième site, a été découvert en 1979 par un chasseur qui vit briller, lui aussi de nombreux silex au bord d’un talus. Le site était susceptible d’avoir abrité un habitat néolithique mais aucune preuve tangible n’avait été apportée. Lacroix note dans son livre : « L’arrondissement de Nyons » à la rubrique « Piégon » page 219, la présence de vestiges à Mirabel et écrit : « cette station, en face de Piégon, en était séparée par un lac poissonneux dont les eaux se sont écoulées dans la Gaude… ». Tout autour de ce lac, sur une terrasse naturelle que l’on retrouve aussi bien côté Piégon que côté Mirabel, au niveau du Chemin des Soldats notamment, s’étaient installés les premiers agriculteurs sédentaires du néolithique vers 2000 av JC. Nous ne savons rien de précis sur ces premiers Piégonnais en particulier mais les études menées en d’autres lieux permettent de mieux connaître leurs us et coutumes. Ils vivaient en villages constitués de quelques maisons construites à l’aide de gros rondins plantés dans le sol, souvent tout prés de l’eau, les murs et le toit tissés de branchages protégeaient sommairement les habitants, le foyer souvent au centre du bâtiment le plus important était composé d’une grande pierre plate et tout prés se trouvait souvent une fosse qui servait à recueillir les déchets courants. La découverte de telles fosses ou foyer permettent d’étudier le mode de vie et de civilisation de ces peuples. A Piégon, la découverte du site n’est pas exceptionnelle mais une fouille/sondage a permis de découvrir à 4 mètres de profondeur un foyer qui est exposé à Nyons. Plusieurs centaines d’années avant notre ère, il y avait donc des habitants à Piégon. Il faut relativiser et pour bien comprendre la vie à cette époque, il faut savoir que l’on chiffre à quelques milliers, les hommes qui vivaient sur le territoire français actuel à l’ère néolithique, aussi, raisonnablement, vivait ici une famille une tribu de quelques dizaines d’hommes et de femmes qui se déplacent souvent au gré des saisons ou des dangers. Mais la présence d’un lac nourricier et protecteur a pu fixer ces hommes pour plus de temps. Hélas, l’homme n’enterrait pas ses défunts et aucune sépulture ne peut être ni recherchée, ni découverte. Le site du Chemin des Soldats a été refermé avec précaution et peut-être donnera-t-il un jour l’occasion d’autres recherches.
Deuxième trace indéniable de l’homme autour du « lac de la Gaude », est aussi signalé par Lacroix, les Gaudenses ou riverains de la Gaude est attesté par des inscriptions découvertes à Mirabel et quelques vestiges découverts au Pontillard lors de travaux de canalisations. L’habitat était alors dispersé mais la présence de quelques « villaes » n’est pas exclue mais aucun site n’a été remarqué à ce jour. Il est certain que quelques tuiles ou morceaux de dalles sur Plan de Rouvière prouvent que la commune était occupée. De toute façon, une route romaine importante empruntait le bas de la commune de Vaison la Romaine vers Luc en Diois et Die par la vallée de l’Eygues.
Après la « pax romana », une longue période sombre succède et le territoire piegonnais comme l’ensemble de la région va s’endormir dans une longue période où peu de documents et peu de traces nous permettent de connaître ce qui se passe à Piégon. Nous nous inspirerons des études scientifiques sur cette époque pour comprendre ce qui se passait à Piégon. Très tôt, un chef, civil ou militaire, choisit la colline de Saint Martin pour y bâtir une motte castrale et lui donna son nom qui devint le nom du pays : « Podium Hugonis » ( la colline de Hugues ) qui devint plus tard : » Puy Hugon » puis PIEGON.
Pendant toute cette période qui dura une dizaine de siècles, il faut imaginer à l’image d’autres sites identiques et mieux connus, un village restreint à quelques masures serrées contre une bâtisse plus importante au sommet de la colline, le tout protégé de l’envahisseur possible par une palissade de bois, une centaine de personnes vivent là bien frustrement d’élevage et de rares cultures dans le fond de vallée. C’est la période obscure de notre histoire qui bien que n’occupant que quelques pages dans nos manuels scolaires a duré fort longtemps. Une image assez fidèle en est donnée dans le célèbre film : « Au nom de la Rose » où l’on voit la vie réelle des gens de cette époque.
La chapelle dédiée à saint Martin, et entourée d’un cimetière, est bâtie au nord-est de l’actuelle ferme de Grange Basse. Elle sert d’église paroissiale pendant une partie du Moyen Âge.
La seigneurie :
Le village de Piégon se développe à l’ouest et en contrebas d’un château fondé au xie siècle sur le sommet de la colline. Deux rues desservent une cinquantaine de maisons, entourées de murailles. Une seule porte, au nord, permet d’accéder au village et au château. La possession du château permet le contrôle de la principale route allant de Nyons à Buis-les-Baronnies.
Le village, en partie abandonné dans la fin du Moyen Âge, est réoccupé au xvie siècle. Il concentre, jusqu’au début du xxe siècle, l’essentiel de la population et des activités économiques de la seigneurie puis de la commune.
Avant 1790, Piégon était une communauté de l’élection de Montélimar et de la subdélégation et du bailliage du Buis, formant une paroisse du diocèse de Vaison, dont l’église, dite de Notre-Dame-de-Cadenet, était celle d’un prieuré séculier, dépendant du chapitre cathédral de Vaison et dont les dîmes appartenaient au prieur, qui présentait à la cure.
En 1790, la commune est comprise dans le canton de Mirabel. La réorganisation de l’an VIII la place dans le canton de Nyons.
Les propriétés du seigneur, devenues biens nationaux, sont l’objet de discordes entre des spéculateurs extérieurs à la commune et la population qui comptait récupérer les plus belles terres.
Jusqu’à la Restauration, le village est réfractaire aux tentatives de normalisation, notamment religieuses, entamées sous l’Empire. À partir des années 1830, les oppositions semblent s’atténuer. La commune est dominée par deux familles qui possèdent les domaines agricoles les plus importants et qui occuperont tour à tour le poste de maire.
En 1870, Piégon bascule dans le camp républicain, voire radical. À partir de cette date, et jusque dans les années 1970, elle est une des communes les plus à gauche du canton de Nyons.
Le village est progressivement abandonné à partir des années 1880, et définitivement, au milieu des années 1930, après des menaces d’écroulement de la mairie et de l’école.
Une nouvelle mairie-école est construite en contrebas de la butte du village et à l’ouest de l’église Notre-Dame-de-Cadenet.
1, Place de Verdun
26110 Piegon
Jeudi : 14h00 – 18h00
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